Ouverture de la première conférence sur la Fonction publique

Le Premier ministre, François Fillon, ouvrira lundi la première conférence sur la fonction publique, consacrée à ses valeurs, ses missions et ses métiers, sur fond de tensions liées aux suppressions d'emplois et de doutes des syndicats sur l'issue des discussions. Ce cycle de rencontres, prévu pour durer jusqu'au 31 mars entre représentants des trois fonctions publiques, organisations syndicales et usagers, est présenté comme le premier grand débat sur le service public et la fonction publique en France depuis sa création en 1946. Il intervient après l'annonce par le président Nicolas Sarkozy d'un futur pacte baptisé «service public 2012» concernant les quelque 5,1 millions d'agents de la fonction publique, soit un peu plus d'un emploi sur cinq en France. Le président de la République avait indiqué le 19 septembre vouloir conclure un «nouveau pacte» avec les fonctionnaires pour concilier «un meilleur service public au meilleur coût» et «des règles de gestion motivantes et équitables». La «révolution culturelle» souhaitée porte notamment sur l'individualisation des rémunérations, une plus grande prise en compte des résultats, une gestion par métiers et plus de mobilité du public vers le privé. Le président avait en outre confirmé le non-remplacement dans les prochaines années d'un fonctionnaire de la fonction publique d'Etat partant à la retraite sur deux, après quelque 22.900 en 2008, soit environ un sur trois. Il avait souligné que «le même effort doit être consenti par les collectivités territoriales». Parallèlement aux quatre conférences, le gouvernement a engagé une «révision générale des politiques publiques» (RGPP) pour «remettre a plat l'ensemble des missions de l'Etat» avec une «triple exigence d'efficacité, de qualité du service rendu et d'économie dans la gestion des finances publiques». «Il n'y pas eu de débat de société sur la fonction publique et le service public depuis 1946, sauf à travers des grèves, des revendications, des compromis, de l'amertume et de l'aigreur», souligne-t-on au secrétariat d'Etat à la fonction publique. «On est persuadé qu'on peut penser la fonction publique, qu'on peut réfléchir au périmètre de l'Etat, au service public de demain, de manière intelligente, apaisée peut-être, et, nous allons essayer, consensuelle», ajoute-t-on. Trois autres conférences s'ouvriront les 8, 15 et 29 octobre, sur le pouvoir d'achat, les parcours professionnels et la rénovation du dialogue social. Les fédérations de fonctionnaires se réuniront ce lundi soir pour décider d'éventuelles actions contre les projets du gouvernement et exiger des négociations sur les salaires et l'emploi. Favorables sur le principe, les syndicats se disent sceptiques quant à l'issue des discussions.<

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